Sommes nous tous et toutes des SMOMBIES ?
Le Smombie envahit nos rues... et le monde entier. Le phénomène inquiète. Mais qu'est-ce qu'un "smombie" ? Mot-valise formé à partir de smartphone et de zombie, il désigne un piéton totalement absorbé par son téléphone qui néglige ce qui se passe autour de lui. Ce comportement de dépendance au smartphone met en danger le piéton lui-même, la circulation et la sécurité des autres.

Ils vous bousculent, provoquent des accidents, se mettent en danger... Les smombies ont pris possession de l'espace public. Non, ce n'est pas une parodie de The Walking Dead. C'est bien la réalité. C'est un problème sérieux pour la sécurité routière et ce partout dans le monde. Le nombre de piétons accidentés est en hausse. La principale raison ? Les piétons qui marchent dans les rues, le regard plongé sur les écrans de téléphone. Le smombie rédige un texto, consulte les réseaux sociaux et même regarde une série sur ce petit outil technologique sans prêter attention aux dangers extérieurs ou aux autres.
Le smombie : un spécimen non-rare
Cette évolution comportementale liée à la nomophobie n'est pas négligeable. Selon une étude réalisée par Ford, près de 6 utilisateurs sur 10 dans le monde avouent ne pas décoller les yeux de leur téléphone en traversant la route. Ce n'est donc pas un cas isolé qui concernerait uniquement le petit parisien aigri et désagréable. Le monde entier est touché par le phénomène smombie ! En 2016, la société de contrôle technique Dekra a étudié le comportement des piétons dans six capitales européennes : Amsterdam, Berlin, Bruxelles, Paris, Rome et Stockholm. Résultat, 17% des 14.000 personnes interrogées avaient un comportement à risque. 8% avaient été vues en train d'envoyer un SMS ou de naviguer sur une application alors qu'elles traversaient la route... Un mal universel qui fait des ravages.
Le smartphone : un serial-killer ?
Non, le téléphone ne tue pas. C'est l'utilisation que l'on en fait qui peut être dévastatrice et notamment lorsque ce dernier accapare notre attention à l'extérieur. On a l'impression d'être dans une bulle confortable en restant plongé dans notre petit écran. C'est si confortable ! Tellement qu'on oublie de relever la tête... Trop tard ! Drame de la circulation...
Selon une enquête d'Opinionway réalisée en 2016 sur un échantillon de 1 088 personnes, 92 % de jeunes français reconnaissaient lire ou envoyer des SMS en marchant, et parmi eux, un sur cinq avait déjà frôlé la collision avec un deux-roues ou un autre véhicule. Un chercheur en accidentologie, Clemens Klinke, a donné un exemple montrant que l'usage de smartphone dans la rue est dangereux : "L'un des incidents qui s'est déroulé à Stockholm parle de lui-même: une jeune fille est restée au milieu de la route, a sorti son téléphone et a commencé à écrire un SMS. Il a fallu que le chauffeur d'un bus arrivant sur la voie klaxonne pour qu'elle réalise où elle se trouvait et qu'elle réagisse".
Comment lutter contre le smombie ?
À Sassari, en Sardaigne, les piétons qui traversent la rue les yeux rivés sur leur téléphone portable peuvent être verbalisés par une amende de 22 euros, selon Les Echos.
Punir est-ce la seule solution ? Pas uniquement ! Dans certains pays, c'est la rue qui s'adapte à l'invasion des smombies.
En Corée du Sud, les passages piétons ont des lumières au sol, des radars et des caméras thermiques afin de détecter les voitures en approche. Ainsi, lorsqu'un piéton distrait traverse un message de mise en garde est projeté au sol "attention, une voiture arrive". Une notification est aussi envoyée sur le smartphone via une application. Les premiers résultats sont concluants avec 85% d'accidents en moins. Vivre avec son temps est peut-être la solution la plus efficace jusqu'à ce que la médecine trouve un traitement contre cette dépendance excessive aux smartphones.