#Iwas : le hashtag qui libère la parole des victimes de viol

Sur Twitter, via le hashtag #Iwas, des milliers de femmes et hommes témoignent des viols ou attouchements sexuels qu'ils ont subi, parfois même à de très jeunes âges.

Ils avaient 7, 13 ou 24 ans, ils ont été abusé sexuellement, et on décidé d'en parler sur les réseaux sociaux via le #Iwas ("j'avais"). Depuis deux jours, des milliers de femmes (et d'hommes) révèlent l'âge auquel ils ont été victimes de viols ou d’attouchements sexuels, parfois à de très jeunes âges, souvent par des membres de leur entourage. Importé des Etats-Unis, le hashtag a vu défiler des centaines de témoignages, sobres et glaçants, réveillant l'indignation et la stupeur des internautes.

"#Iwas 17. Il m'a invité à son anniversaire, m'a fait boire, je suis partie me coucher et il est arrivé. J'ai su plus tard qu'il m'a invité dans le seul but d'abuser de moi et que j'étais sa 3e victime", "#Iwas 4, c'était mon cousin. J'ai mis longtemps à en parler, pour qu'au final ma mère me dise que les faits se sont déroulés il y a longtemps et continue de l'inviter a Noël. S'il vous plaît protégez vos enfants, les monstres ne sont jamais loin", peut-on lire sur Twitter.

#IWas : un hashtag pour éveiller les consciences

Bien souvent, les victimes dénoncent la totale impunité de leurs agresseurs. "#Iwas 19. J'ai porté plainte mais son oncle (procureur) a décidé de passer l'affaire sous silence pour protéger son neveu. Double injustice, double agression", s'insurge une internaute.

A l'instar de #MeToo et #BalanceTonPorc, ces témoignages édifiants s'inscrivent dans le mouvement de la libération de la parole de la femme, et constituent une révolte indispensable face à une culture du viol.

De nombreux internautes ont d'ailleurs tenu à saluer le courage immense des victimes. "Bravo à toutes celles qui on réussi à faire le #Iwas et celles qui n'ont pas osé le faire. Vous avez beaucoup de courage et de force. Vous êtes formidables", peut-on lire.

Et de rappeler que la victime n'est jamais responsable, quels que soient son état, son attitude ou sa tenue vestimentaire. "Toutes celles et ceux qui ont été victimes de viol : vous n'êtes jamais responsables. Ce n'est pas de votre faute. Vous n'avez rien fait pour mériter ça. Soyez fiers de qui vous êtes devenus ! Nous, on est fières de vous". Il est grand temps d'en finir avec le "elle l'a bien cherché".