Restos clandestins : 170 personnes verbalisées, Hortefeux et Duhamel à déjeuner
Ces restaurants ouverts en toute illégalité en plein confinement (alors que ces établissements sont fermés depuis fin octobre), font choux gras. En pleine controverse, l'ancien ministre de l'intérieur Brice Hortefeux a reconnu être passé à table dans un appartement privatisé avec l'éditorialiste Alain Duhamel... en "toute bonne foi".

Depuis les révélations de M6 sur l'organisation à Paris de repas clandestins notamment via le désormais célèbre Pierre-Jean Chalençon, chaque jour apporte son nouveau lot d'indiscrétion et expose des personnalités qui n'auraient pas respecté les règles sanitaires en vigueur. Le 10 avril dernier, Mediapart sortait un article révélant la présence de l'ancien Premier Flic de France Brice Hortefeux dans un appartement reconverti en restaurant par le chef Christophe Leroy.
#RepasClandestins Brice Hortefeux, ancien ministre de lintérieur, a déjeuné fin mars avec léditorialiste Alain Duhamel dans un appartement reconverti en restaurant clandestin par le chef Leroy, placé en garde à vue dans laffaire du palais Vivienne. https://t.co/rGUxA2lOp0
— Mediapart (@Mediapart) April 10, 2021
Selon le pure-player, l'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy désormais député européen aurait déjeuné avec l'éditorialiste politique Alain Duhamel le 30 mars dans un appartement privé du 8e arrondissement de Paris.
Toujours selon Mediapart, "le chef Leroy proposait à une clientèle selecte des menus entre 110 euros et 580 euros tous les jours."
Rappelons que Christophe Leroy a depuis été placé en garde à vue et auditionné neuf heures par la police parisienne.
"Un déjeuner professionnel"
Depuis, Brice Hortefeux a tenté de calmer l'affaire. Il s'est expliqué ce samedi 10 avril sur franceinfo, et plaide la bonne foi (de Beauvau).
Ce déjeuner était un déjeuner professionnel avec Alain Duhamel. Lequel a aussi confirmé sa présence à franceinfo.
Brice Hortefeux s'explique: "Je me suis dit que je ne pouvais pas simplement l'accueillir dans mon bureau pour déjeuner." ajoutant avoir demandé à la personne responsable de l'organisation du déjeuner si la pratique était légale. "Elle m'a répondu oui. On m'a même transféré un article de Ouest-France évoquant le sujet. Si ça n'est pas légal, j'ai été abusé" enchaine-t-il.
Même si il reconnait ses torts, l'ancien ministre insiste sur le fait de ne s'y être rendu qu'à une seule reprise. Et surtout qu'ils étaient moins de 6 à table. "Nous étions moins de six. Ce n'est en aucun cas un dîner ni une soirée lors de laquelle les règles sanitaires n'auraient pas été respectées."
De nouvelles affaires de restaurants clandestins qui apparaissent
Outre l'appartement dans lequel se rendait Brice Hortefeux, ce sont deux autres restaurants clandestins qui ont été démantelés vendredi 9 avril à Paris et en Seine-Saint-Denis.
Au total, 170 personnes ont été verbalisées.
À Saint-Ouen, 60 personnes ont été contrôlées à l'heure du déjeuner, et aucune ne portait de masque.
Les clients du restaurants étaient des cadres et des chefs d'entreprise et également quatre avocats du barreau de Paris.
Seine-Saint-Denis: 62 personnes verbalisées dans un restaurant clandestin de Saint-Ouen pic.twitter.com/DOugFnom4M
— BFM Paris (@BFMParis) April 10, 2021
Dans la soirée du 9 avril, c'est à Paris que les policiers sont intervenus d'abord interpelés pour du tapage nocturne émanant d'un restaurant.
Ils ont par la suite mis fin à un rassemblement de 110 personnes dans ce même restaurant.
Cette nuit à #Paris19, les policiers #DSPAP, requis pour un tapage nocturne émanant d'un restaurant, ont mis un terme à un rassemblement de plus de 110 personnes :
— Préfecture de Police (@prefpolice) April 10, 2021
Convives verbalisés pour non-respect des mesures sanitaires en vigueur.
Organisateur et gérant interpellés. pic.twitter.com/udt1Ji9MA0
Tous les clients ont reçu une amende de 135€ ainsi qu'un procès verbal. Les chefs des établissements ont eux été placés en garde à vue.