Patrick Balkany en prison : sa femme Isabelle craint pour sa vie

Il est précisément 13h45 ce 13 septembre quand le verdict tombe au tribunal de Paris : après un procès très médiatisé, Patrick Balkany, le maire de Levallois-Perret écope de quatre ans de prison ferme et d'une peine d'inéligibilité de dix ans, le maximum légal, pour fraude fiscale. Sur le visage de Patrick et d'Isabelle Balkany, condamnée à trois ans de prison ferme sans mandat de dépôt, la stupeur se lit.
Furieux, leur avocat maître Dupond-Moretti annonce à la sortie du tribunal qu'il interjette appel. "Ce qui me choque le plus, c'est évidemment le mandat de dépôt qui est une humiliation totalement inutile et pour nous insupportable. Personne ne peut dire sérieusement que M.Balkany aurait tenté de prendre la fuite, il a été présent à tous les actes de la procédure. Je pense qu'on s'est payé Balkany aujourd'hui", balance le regard noir l'avocat qui évoque une "peine exorbitante."
Moins d'une heure plus tard, c'est donc accompagné de trois policiers que le maire de Levallois-Perret, remplacé provisoirement par son épouse, pénètre dans la Prison de la Santé.
Bénéficiant de conditions de détention particulières en raison de son statut d'homme public, Patrick Balkany entre dans sa cellule de 9 m² située à l'étage des vulnérables autrefois appelé le quartier des VIP (où était Bernard Tapie) avec pour voisins une dizaine de prisonniers qui pourraient être en danger s'ils se trouvaient avec les autres détenus.

Il a une cabine de douche en cellule, des plaques chauffantes, un réfrigérateur, la télévision et un téléphone fixe. (Il peut passer des appels à une liste de numéros validée par la direction de l'établissement pénitentiaire, mais pas en recevoir). Des activités vont lui être proposées ainsi qu'une promenade quotidienne de 45 minutes.

Âgé de 71 ans, Patrick Balkany devrait recevoir dès aujourd'hui la visite de son épouse qui souhaite lui remettre des vêtements et des médicaments et qui se dit très préoccupée par la santé son mari.

"Je suis évidemment bouleversée, meurtrie, triste et inquiète pour l'homme que j'aime depuis 43 ans", confie Isabelle Balkany à BFM TV. "Mon mari a déjà eu un problème, une tumeur au dos, qui a été opérée, il a été outillé, et il n'a rien voulu dire. Il a fini aux urgences de Pompidou avec perfusion de morphine, et hier matin, il était à l'institut Marie Curie (centre spécialisé dans la lutte contre le cancer)" raconte l'épouse meurtrie à Europe 1 et BFMTV.

Avant d'ajouter lors d'un point presse organisé à Levallois-Perret que son mari "souffre énormément" et que son " incarcération est totalement inadaptée". 

Un passage par la case prison qui pourrait durer quelques semaines : les avocats de Patrick Balkany ont déposé une demande de mise en liberté et la cour d'appel de Paris dispose de deux mois pour se prononcer.

D'ici là, l'homme politique sera de nouveau confronté aux juges qui, le 18 octobre, rendront leur décision concernant le deuxième volet de son procès consacré au " blanchiment de fraude fiscale aggravée, corruption passive et prise illégale d'intérêts ". Les magistrats ont requis 7 ans de prison ferme assortis une nouvelle fois d'une demande de mandat de dépôt.

Nicolas Sarkozy a réagi ainsi en marge d'une séance de dédicace de son livre à Neuilly-sur-Seine :"C'est un ami d'enfance et ça m'a fait de la peine pour lui, ça me fait de la peine pour elle. C'est certainement pas quand les gens sont dans la difficulté qu'il faut les abandonner. Un peu d'humanité ne fait pas de mal. Je sais la règle dans la vie politique et je connais la règle aussi de la vie médiatique: quand vous êtes dans la tourmente, il n'y a plus personne", a ajouté l'ancien Président. "J'espère qu'ils vont tenir le coup et qu'ils vont surmonter ce qui est une épreuve."