"C'est l'essence de la parisienne" : cette tendance mode portée par Françoise Hardy dans les années 60 sera incontournable en 2025

Cela fait plusieurs saisons que cette tendance s'empare des maisons de mode. La dernière fashion week de Paris, ainsi que le défilé Saint Laurent, lui ont encore une fois donné raison. Incarnée par Françoise Hardy, elle est emblématique du style de la parisienne et confère une allure effortlessly chic à tous les looks.

"C'est l'essence de la parisienne" : cette tendance mode portée par Françoise Hardy dans les années 60 sera incontournable en 2025
© Zuma/ABACA

Gabrielle Chanel a ouvert la voie, le cinéma lui a emboîté le pas, Saint Laurent a concrétisé l'exploit et la voilà déclinée dans tous ses états. Cette tendance mode apparue dans les années 30 a joué un rôle sans précédent dans l'émancipation féminine. Arborée fièrement par les femmes dans le vent aspirant à davantage d'indépendance, elle les a libérées dans le mouvement et les a affranchies du regard des gens. Si elle se départit aujourd'hui de son côté engagé pour se concentrer sur l'esthétique ; à l'époque, elle est profondément subversive. 

Celles qui veulent défier la norme la portent consciemment. Pour rappel, le style des 30's, incarné dans le 7e Art, est marqué par le retour de l'ultra féminité, de la sensualité, du glamour à souhait. Courbes accentuées, maxi décolletés, robes du soir ornementées, matières somptueuses et accessoires clinquants envahissent les grands écrans. Face à cette hégémonie stylistique, des stars comme Marlene Dietrich prennent le contrepied et s'affichent dans des looks moins sexualisés. L'actrice détourne des éléments du vestiaire du sexe opposé et les fait siens : pantalon, costume, cravate, monocle… C'est là que naît la tendance masculin-féminin. 

Marlene Dietrich dans "Coeurs brûlés" (1930) © Avalon/ABACA

Quelques décennies plus tard, des célébrités françaises se l'approprient : parmi elles, la regrettée Françoise Hardy. Dans les 60's, la chanteuse arbore ainsi un style androgyne, "parisienne boyish" que le monde lui envie. Ébloui par son 1m72 et sa silhouette longiligne, Yves Saint-Laurent la choisit pour incarner son smoking pour femme en 1966. De là, l'histoire de cette icône mode s'écrit. Comme sa prédécesseure, elle pique des pièces réservées aux hommes et les porte avec un savoir-faire hors pair : chapeau de marin, fedora, veste et pantalon de costume, jean large, trench XXL…

Francoise Hardy photographiée à Londres le 11 mars 1965 © Alamy/ABACA

Contrairement à l'allemande qui joue le total look, Françoise Hardy incorpore le masculin à son style par touches subtiles, avec une à deux pièces mode masculines qu'elle équilibre par le reste de la tenue : un fedora avec un ensemble veste-short yé-yé girly, un pantalon en cuir droit avec des bottes à talons, une chemise portée en robe courte avec une casquette de marin… Là où le style masculin-féminin était travestissement dans les années 30, il devient habillement dans les années 60.

Françoise Hardy photographiée près de Cannes le 4 août 1967 © Zuma/ABACA

Depuis plusieurs saisons, la tendance masculin-féminin s'empare des maisons et séduit les modeuses à foison : elles sont nombreuses à porter des blazers plus larges que de raison. Le défilé printemps-été 2025 de Saint Laurent l'a ancrée pour de bon dans les incontournables mode de 2025. 

Sur le podium, des femmes en costume croisé, oversize ou plus cintré, avec cravate (s'il vous plaît !), défient les frontières des vestiaires genrés. Le show a boosté la désirabilité de cette tendance déjà montante : les recherches sur le mot-clé "masculine" ont bondi de 31% selon Tagwalk

Saint Laurent - Défilé printemps-été 2025 - 24 septembre 2024 © DPA/ABACA

Elle est d'ailleurs facile à adopter. Nul besoin de jouer la carte du total look comme les mannequins Saint Laurent ou Marlene Dietrich dans le temps : il suffit de porter une pièce ou un accessoire réputé comme masculin pour conférer à votre tenue ce style masculin-féminin et lui insuffler ce "je ne sais quoi" de parisien.

L'option simple : la veste de costume. Sur une robe, un jean, ou un tee-shirt : elle donne un brin de structure à une allure plus décontractée. L'option "officewear" : l'ensemble pantalon à pinces et gilet de costume sans manches, qui a inondé les enseignes de prêt-à-porter ces dernières années.

L'option audacieuse : le "power accessoire" comme la cravate. L'option discrète : les chaussures bateau ou les mocassins, qui ont opéré un retour en force le printemps-été dernier. L'option économique : la chemise piquée à un homme, portée en robe ou en surchemise ouverte par-dessus une tenue.