Ces émojis apparemment innocents ont une signification cachée que tout parent doit connaître
Dans les textos, sur Snapchat, Instagram, TikTok, les ados emploient les émojis en boucle. Pourtant, derrière certains d'entre eux se cachent des messages codés, parfois lourds de sens, voire inquiétants. La dernière série Netflix "Adolescence" le démontre de façon percutante.

La série Adolescence, actuellement sur Netflix, démarre par une enquête sur la mort d'une collégienne. Rapidement, tous les regards se tournent vers Jamie, 13 ans. Ses publications, ses messages, son attitude : tout semble louche. Mais ce qui trouble le plus, c'est ce langage parallèle qu'il utilise avec son groupe de copains du même âge. L'intrigue pousse alors les parents à se poser cette question : sait-on vraiment ce que nos enfants se disent en ligne ? Les émojis sont devenus un langage à part entière. Certains s'en servent pour séduire, d'autres pour se moquer, d'autres encore pour affirmer des opinions parfois dures à entendre. Et c'est là que les choses se corsent.
Un exemple : les cœurs de couleurs. Rouge pour l'amour, violet pour l'attirance physique, jaune pour dire "tu me plais", rose pour une affection plus douce, orange pour calmer le jeu. Entre ados, tout est clair. Pour les parents, difficile d'être plus largués. Mais ça ne s'arrête pas là. L'aubergine, la pêche et les cerises renverraient à un acte sexuel. L'émoji nez, le flocon ou encore le bonhomme de neige feraient référence à de la cocaïne. L'émoji dynamite illustré, quant à lui, par une petite pilule qui explose renverrait à l'appellation "incel", soit la contraction de "involuntary celibate", autrement dit "tu es puceau et tu le resteras". Même le haricot rouge évoquerait l'appartenance à un groupe prônant le masculinisme... Bref, autant de codes et langages particulièrement inquiétants quant à l'évolution de nos ados.

Jenny Warwick, thérapeute spécialisée dans les relations parents-enfants, invite à ne pas dramatiser. "Gardez un esprit ouvert et curieux", explique-t-elle pour le magazine Metro. "Posez des questions sans jugement. Demandez-leur ce qu'ils pensent des contenus qu'ils voient." L'idée n'est pas d'espionner, mais de comprendre, et surtout, d'écouter. Elle recommande aussi de parler avec eux des relations saines, et des effets de groupe créés par les réseaux sociaux. "Il faut leur apprendre à se demander d'où vient une info, pourquoi elle est partagée, quel est le but derrière." En bref, les aider à garder un esprit critique, avant que d'autres ne le fassent pour eux.
Si certains parents peuvent être tentés de couper leurs accès aux réseaux sociaux, c'est une mauvaise idée, selon elle. "Mieux vaut parler avec eux de ce qu'ils regardent, poser des limites ensemble, discuter des temps d'écran. C'est un accompagnement, pas un contrôle." Et si quelque chose change – colère, repli, mensonges – c'est le moment d'en parler.