Malgré la nouvelle loi, ce parc français est le seul à pouvoir posséder des dauphins

Dès décembre 2026, la loi interdira les spectacles de cétacés et les contacts directs avec le public. Alors que Marineland vient de fermer ses portes, un seul parc animalier reste autorisé à conserver ses 11 dauphins en France. Nous avons échangé avec le directeur scientifique Martin Böye, qui nous en explique les raisons.

Malgré la nouvelle loi, ce parc français est le seul à pouvoir posséder des dauphins
© Planète Sauvage

Depuis janvier, le parc Marineland, connu pour ses spectacles de dauphins et d'orques, a pris la lourde décision de fermer définitivement ses portes au public. Les animaux doivent être transférés dans d'autres zoos et refuges, notamment à Ténérife, en Espagne, pour les deux orques Wikie et Keijo... En effet, la loi de 2021 interdit, à compter de décembre 2026, tous spectacles de cétacés ainsi que les contacts directs avec le public. Si le parc Astérix avait anticipé dès 2021 en transférant ses dauphins vers la Suède et l'Espagne, un autre parc animalier fait exception. Il s'agira du seul parc français à être autorisé à conserver ses 11 dauphins en France.

En effet, la loi autorise la détention de cétacés dans le cadre d'un programme scientifique. "Sur les 31 publications, 26 études sont consacrées aux dauphins", nous précise Martin Böye, le directeur scientifique du parc Planète Sauvage, situé à Port-Saint-Père, près de Nantes. Et ces études ne sont pas une "excuse" pour continuer à détenir ces mammifères marins comme peuvent le sous-entendre certaines associations de défense des animaux. Au contraire, ces recherches sont essentielles pour contribuer à comprendre pourquoi les dauphins se prennent accidentellement dans les filets en pleine mer. "Ces recherches que l'on peut approfondir au sein du parc zoologique servent donc aux populations sauvages", nous explique-t-il.

Les experts du parc zoologique se penchent par ailleurs sur d'autres problématiques comme le réchauffement climatique par exemple, qui a un impact sur la survie des dauphins de rivière en Amazonie. "C'est l'expertise des parcs zoologiques, on a l'habitude de nous occuper d'eux et d'intervenir en milieu naturel". D'ailleurs, lorsqu'il a fallu intervenir pour sortir le béluga de la Seine, ce sont le parc zoologique de Normandie, celui de Marineland et à Planète Sauvage qui ont été appelés en renfort : "En arrivant sur site, on a tout de suite pu dire qu'il s'agissait d'un mâle âgé et on a pu le sortir de l'écluse où il était coincé depuis 10 jours."

Par ailleurs, s'il propose des rencontres avec les dauphins, moyennant 18 euros par personne pour 45 minutes, le parc assure que les visiteurs n'ont pas le droit de caresser les animaux ni de les nourrir. Il s'agit d'un échange avec les soigneurs et d'un temps observation durant lequel les visiteurs en apprennent beaucoup sur le comportement des cétacés. En novembre 2026, Planète Sauvage devra faire valider le renouvellement de son programme scientifique par le ministère de la Transition écologique, pour une durée de 10 ans. Quant à Martin Böye, il reste persuadé que les associations devraient mener, avec les parcs zoologiques, des combats communs : "si on allait dans le même sens, on pourrait s'attaquer aux vrais problèmes : par exemple, trois petits sur quatre ne dépassent pas les quatre ans dans la Manche", lance le spécialiste.