Au fait, que sont devenus les blobs, embarqués avec Thomas Pesquet dans l'espace ?
Lors de son voyage à bord de l'ISS en 2021, l'astronaute français avait embarqué avec lui quelques blobs, une espèce qui fascine les scientifiques. Une expérience avait ensuite été menée dans plus de 4500 classes en France. Rémi Canton, chef de projet de la contribution française à la mission Alpha, nous en donne des nouvelles...

En 2021, Thomas Pesquet est parti pour six mois à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS), dans le cadre de la mission Alpha. L'occasion pour l'astronaute français de mener plus de 200 expériences scientifiques, parmi lesquelles, l'analyse du comportement d'un blob, une espèce unicellulaire qui fascine les scientifiques. Et pour cause, il ne s'agit ni d'un animal ni d'une plante. Le physarum polycephalum (de son vrai nom) défie les lois de la biologie ! Dépourvu de cerveau, il présente pourtant des comportements intelligents et est doté de capacités d'adaptation hors du commun. Il ne possède pas de pattes, mais peut se déplacer. Il est aussi capable d'anticiper un changement de son environnement climatique, de trouver un chemin plus court pour sortir d'un labyrinthe, et toutes les 8 heures, son appareil génétique double...
Cette espèce intrigante a donc été choisie par le Centre national d'études spatiales (CNES) pour mener des expérimentations autour du blob dans les établissements scolaires et ainsi sensibiliser la jeunesse à la démarche et aux carrières scientifiques. Au total, plus de 4500 classes de France ont participé à l'opération "Elève ton blob", du CE2 à la Terminale, tout comme Thomas Pesquet depuis l'espace. L'objectif : comparer le comportement du blob sur Terre et en apesanteur. Chaque établissement avait ainsi reçu 4 blobs déshydratés, petit à petit réhydratés et nourris. Mais depuis, plus personne n'a entendu parler de cette espèce à la forme de vie animale étonnante. Alors que sont devenus les blobs partis dans l'espace ?
Rémi Canton, Chef de projet au CNES qui a mené à bien partie française de la mission Alpha aux côtés de Thomas Pesquet, nous en dit plus. "Nous avons rempli les objectifs de l'expérience qui impliquaient notamment une observation des blobs par vidéo", précise-t-il. "En micropesanteur, le blob a eu un comportement un peu différent avec une petite incidence sur la vitesse de croissance et de déplacement (à l'intérieur de sa boîte)", nous explique Rémi Canton qui nuance : "il n'y avait que 4 blobs" ce qui est de toute façon peu pour obtenir un résultat scientifique.
Pour autant, "le blob en tant que tel a surtout servi de "prétexte" pour intéresser les jeunes aux sciences, pour les amener à comparer ce qui change entre l'environnement de l'ISS et le nôtre, et lorsqu'un astronaute français fait partie d'une mission spatiale, on cherche alors un sujet d'intérêt pédagogique en plus des expériences scientifiques". Mais comme la plupart des expériences, "on utilise ensuite un vaisseau-cargo, soit pour un aller-retour, pour y placer le matériel qui a besoin d'être ramené sur Terre" (avec les astronautes bien sûr !). Soit on utilise "un véhicule-cargo aller-simple destiné à être désintégré au retour par frottement dans l'atmosphère", et c'est justement ce qu'il s'est passé pour les blobs emmenés à bord de l'ISS.
Au printemps 2026, c'est l'astronaute française Sophie Adenot qui effectuera son premier vol vers la Station spatiale internationale (ISS) pour une durée de six mois. "Elle aura également pour mission principale de faire avancer la recherche scientifique, et là encore, une expérience pédagogique devrait être prévue avec les écoles", nous confirme Rémi Canton. D'ailleurs, le CNES propose, via son programme jeunesse, de nombreux projets à destination des jeunes et leurs enseignants (Mission X, Argonautica, Astronaute d'un jour, l'Espace c'est Classe, Moon Camp, lancement de mini-fusées), ainsi que des stages qui peuvent créer de belles vocations !