"Beaucoup de parents font cette erreur en perçant les oreilles de leur enfant", alerte une professionnelle

Votre enfant souhaite se faire percer les oreilles ? Pour que l'opération se fasse en toute sécurité, ne reproduisez pas la même erreur que de nombreux parents. Une perceuse donne ses conseils précieux.

"Beaucoup de parents font cette erreur en perçant les oreilles de leur enfant", alerte une professionnelle
© 123RF / simol1407

Il n'est pas rare que les enfants demandent à se faire percer les oreilles. Si certains parents sont réticents, au moins jusqu'à un certain âge, d'autres acceptent et emmènent leur enfant se faire percer les lobes dans une bijouterie. Mais ce que les parents ignorent souvent, c'est qu'une certaine méthode de perçage est fortement déconseillée. Pourtant, elle est encore très fréquente, en raison du manque d'informations, nous explique Maïté, perceuse pour la marque de bijoux Nébuleuse : "On est souvent mal informé sur ce process. Ce serait bien que cela s'arrête, mais les normes actuelles le permettent encore". 

Cette technique à proscrire, c'est celle du perçage au pistolet. L'un des problèmes qui y est lié, c'est que cela crée un traumatisme sur les tissus. C'est en effet directement le bijou qui vient percer la peau, ce qui entraîne une déchirure au lieu de la transpercer proprement. C'est également peu précis : le pistolet empêche de bien voir la marque réalisée là où le trou doit se situer, si bien que si la personne bouge (et c'est souvent le cas avec les enfants), il y a un risque de ne pas percer au bon endroit.

La professionnelle recommande plutôt de se rendre chez un perceur, qui procédera à l'aiguille. "On utilise des aiguilles creuses en biseau, qui sont vraiment faites pour couper proprement la peau. Cela va créer comme un petit canal, comme quand on fait une prise de sang par exemple", indique Maïté, qui a plus de 8 ans d'expérience. Elle insiste aussi sur l'hygiène, qui est bien meilleure avec les aiguilles. "Elles sont stériles et à usage unique, ce qui réduit les risques d'infection. Avec le pistolet, qu'on ne peut pas stériliser, seul le bijou est stérile. Donc dès que le bijou est en contact avec le pistolet, il n'est plus stérile". Le perçage se fait aussi dans de meilleures conditions, dans une salle dédiée où l'enfant est allongé, et non debout ou assis dans une bijouterie.

Rappelons également que les perceurs ont une formation spécifique pour le perçage, et une autre en hygiène et salubrité. Ils connaissent aussi les phases de cicatrisation, ce qui est indispensable pour assurer le suivi. De plus, un perceur posera des bijoux en forme de labret. Cela ressemble à la forme des boucles d'oreilles puces, sauf qu'il n'y a pas de fermoir papillon à l'arrière, mais une plaque qui est soudée à la tige du bijou et c'est la tête à l'avant qui vient se visser sur la barre : "Cela évite que l'enfant ait mal quand il dort, ou que le bijou soit trop serré ou trop desserré". Les bijoux de première pose seront par ailleurs le plus souvent en titane ASTM-F136, un matériau biocompatible, idéal pour la cicatrisation.

Malgré tout ces arguments en faveur de cette méthode, il peut rester une crainte aux parents (qui sont souvent plus stressés que les enfants, selon les dires de notre perceuse) : à l'aiguille, ça ne fait pas plus mal qu'au pistolet ? Maïté assure que non : "Cela cause même moins de douleur parce que c'est plus précis, plus rapide et plus adapté qu'un perçage au pistolet". Et, pour éviter la douleur, il est possible de demander au médecin de l'enfant de prescrire de la crème anesthésiante Emla, à appliquer en couche épaisse 1h30 avant le perçage en la recouvrant de cellophane.