"Le congé parental est trop peu payé" : ce que Chloé a fait pour toucher un bon salaire tout en élevant ses enfants à temps plein
448,43 euros par mois... Voilà le montant du congé parental en France, qui ne permet pas à beaucoup de parents de s'arrêter de travailler pour s'occuper de ses enfants. Chloé, une jeune maman de deux garçons, a trouvé comment être disponible pour eux, tout en étant bien rémunérée.

L'aide accordée aux parents qui souhaitent s'arrêter de travailler pour s'occuper pleinement de leur enfant à la naissance est trop peu élevée en France. En effet, le montant de la Prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE) s'élève cette année à 448,43 euros par mois pour une cessation totale d'activité. "Le congé parental est trop peu payé !", nous confie Chloé, qui a trouvé un autre moyen de prendre du temps pour ses deux garçons, dès la naissance de son premier enfant. "Avoir deux salaires par mois, et tout à coup, uniquement celui de mon mari (+ 450 euros mensuels) ne me semblait pas envisageable, d'autant que les frais sont considérables à la naissance d'un bébé", déplore la jeune maman.
Après avoir fait quelques calculs évidents, elle ne trouve pas d'autre choix que d'avoir deux salaires. Mais alors, comment profiter de ses enfants en ayant un travail à temps plein et surtout, un train de vie quasi équivalent à ce qu'elle a l'habitude ? Pour Chloé, hors de question de reprendre son emploi par défaut, comme le font la plupart des mères de famille, faute de rémunération suffisante. Elle décide alors d'arrêter son activité, tout en gagnant suffisamment d'argent (et il ne s'agit pas de travailler de la maison ou de devenir auto-entrepreneure).
Avant de concevoir son premier enfant, Chloé était employée en tant que secrétaire dans un cabinet d'avocat. "J'avais un emploi plutôt stable, et un salaire très convenable", nous explique-t-elle. L'ambiance de travail était aussi parfaite : elle a pu bénéficier d'horaires aménagés pendant sa grossesse et ses employeurs étaient plutôt bienveillants. Aussi, lorsque la date de son congé maternité approche, Chloé les sollicite pour s'entretenir avec eux. Son objectif : négocier une rupture conventionnelle qui lui permettrait alors de bénéficier du chômage durant les mois à venir. "C'était pour moi la seule manière de pouvoir profiter de mon fils pendant près de 10 mois, tout en percevant un salaire correct, qui avoisinait les 1600 euros par mois", confie-t-elle.
Au 1ᵉʳ anniversaire de son aîné, Chloé se remet à chercher sérieusement un autre emploi, et décroche cette fois un poste de réceptionniste dans un groupe téléphonique dans lequel elle travaille environ un an et demi. Mais lorsqu'elle apprend qu'elle est enceinte du deuxième, elle tente de nouveau cette démarche auprès de sa direction, qui accepte, là aussi, sa demande de rupture conventionnelle. Ses droits au chômage sont rouverts : elle touche 1300 euros mensuels et s'occupe pleinement de ses deux enfants.
Pour agir ainsi, Chloé a fait son choix : mettre de côté son plan de carrière au bénéfice de ses enfants. "J'ai un CV en dents de scie avec des métiers complètement différents, mais je n'ai pas trop regardé ce que je trouvais, du moment que le salaire suivait"... Chloé admet tout de même qu'il ne s'agit pas d'une solution dont elle est fière, puisqu'elle n'était pas en recherche active d'un nouveau poste comme elle aurait dû le faire aux yeux de Pôle Emploi. "Mais sans un salaire décent, et avec seulement 450 euros par mois, je n'aurais clairement pas pu rester auprès de mes fils". Quoi qu'il en soit, cette pause dans sa vie de maman lui a permis de voir ses enfants grandir et ça, elle ne le regrette pour rien au monde.