
On a tous appris à l'école cette règle de grammaire de base - aujourd'hui l'Education Nationale veut la supprimer
Cela fait plusieurs années qu'une réforme de l'orthographe est envisagée. Elle vise notamment à supprimer une des règles les plus difficiles à appréhender pour les enfants : moins de 20% la maîtrisent en primaire.
Le français est une langue complexe, faite d'exceptions, d'accords grammaticaux arbitraires et de règles orthographiques pour le moins déroutantes. Mais il est une règle qui perturbe les petits écoliers (et leurs parents !) encore plus que les autres : l'accord du participe passé.
Petit rappel. On accorde toujours le participe passé avec le verbe être. Exemple : Margot est allée déjeuner chez sa cousine. Mais on ne l'accorde jamais avec le verbe avoir. Exemple : Margot a mangé avec sa cousine. Sauf lorsque le COD (complément d'objet direct) est placé avant le verbe. Dans ce cas, on accorde le participe passé avec le COD en question (et non avec le sujet... Vous suivez toujours ?). Ainsi, on écrira : "La tarte aux pommes que Pierre a mangée avec sa cousine était délicieuse" (en revanche, on écrira : "Pierre a mangé une délicieuse tarte aux pommes avec sa cousine"). Et tout cela sans évoquer les particularités d'accord des verbes pronominaux…
Selon un rapport du CSEN (Conseil scientifique de l'Education nationale) publié en juin 2024 et intitulé "Rationaliser l'orthographe du français pour mieux l'enseigner", moins de 20% des élèves de primaire maîtrisent cette règle. Le CSEN se positionne donc aujourd'hui pour l'abolition pure et simple de cette règle, source de trop de fautes et d'incompréhension, et propose de limiter l'accord du participe passé à deux règles : accorder systématiquement l'auxiliaire "être" avec le sujet et ne JAMAIS accorder le participe passé avec "avoir".
Il ne s'agit pas d'une proposition nouvelle, au contraire. Cela fait déjà plusieurs années que des linguistes et des professeurs de français en France, en Belgique et même au Canada se prononcent en faveur d'une réforme de la règle de l'accord du participe passé. Pour l'heure, il ne s'agit que d'une suggestion destinée à améliorer l'orthographe des petits écoliers... Les élèves pourraient être soulagés, mais cette proposition pourrait aussi choquer plus d'un Français, amoureux de la langue de Molière.