"Je me suis fait avoir comme un bleu, pourtant ils n'ont pas réussi à me voler" : une petite habitude peut sauver d'une dangereuse arnaque

Victime d'une escroquerie bien connue, Léo a échappé au pire... Il nous raconte ce qui l'a "sauvé" (à quelques euros près) et comment il a évité de se faire voler plus de 1000 euros.

"Je me suis fait avoir comme un bleu, pourtant ils n'ont pas réussi à me voler" : une petite habitude peut sauver d'une dangereuse arnaque
© redfoxstudio-123rf

Léo est enseignant, la quarantaine et père d'une petite fille de trois ans. Alors qu'il était en vacances et qu'il avait une amende à régler, il reçoit un SMS "Antai", celui que bon nombre d'entre nous a déjà pu lire sur son portable. "Dans la précipitation et sans m'attarder sur la légitimité du message, j'ai payé cette amende sur un site frauduleux", nous raconte-t-il. Quelques heures plus tard, il reçoit un appel d'un (soi-disant) conseiller bancaire lui expliquant qu'il avait été victime d'une fraude à la carte bancaire et que les escrocs étaient parvenus à récolter tous ses numéros... Mais c'est ainsi que commence l'arnaque !

"Le conseiller me précise qu'il faut agir vite avant que les escrocs dilapident mon compte", témoigne Léo. En effet, ces personnes malintentionnées jouent sur l'urgence et la peur de leur victime. Débute alors un questionnaire sur les finances de son compte (autorisation de découvert, plafond mensuel, etc). "Toujours sur l'effet de la peur, le conseiller me dit qu'ils ont essayé de faire un virement de 1990 euros. Il m'envoie alors un mail de validation de refus de paiement, mais en réalité, il s'agissait d'un mail autorisant le prélèvement !", nous explique Léo. Au fur et à mesure, le conseiller parvient à lui soutirer le code d'accès de sa banque en ligne. "Là, il a la main sur tout !"

En tant que "conseiller bancaire", celui-ci explique à Léo qu'il n'a pas la possibilité de lui demander son code de carte bancaire à quatre chiffres et lui envoie un mail pour confirmer son code. "La tromperie bien entamée, il m'explique ensuite qu'il faut changer de carte et me propose un nouveau service mis en place pour les clients lambda : le service "conciergerie" normalement réservé aux cartes platines et black card. Nous procédons ensemble à la destruction de la carte bancaire : il me demande de la couper en deux (sans couper la puce) et de la mettre dans une enveloppe. Il me propose alors un changement de carte via les services d'un coursier pour récupérer la carte détruite et me restituer une nouvelle carte dès le lendemain".

C'est alors que Léo, complètement manipulé et voulant réagir au plus vite pour éviter le vol de son argent, remet sa carte bancaire au coursier ! C'est à ce moment qu'il se dit que quelque chose ne va pas. Lorsqu'il en parle à sa compagne Mélanie, le conseiller bancaire le rappelle au même moment pour s'assurer de la venue du coursier. Mais cette dernière n'est pas dupe ! Elle appelle leur véritable banque pour faire opposition et dénoncer cette escroquerie à la carte bancaire. "Lorsque je me suis rendu à ma banque, ma conseillère m'a confirmé que j'avais bien été victime d'une arnaque, mais que dans mon malheur, j'avais eu beaucoup de chance : les escrocs ont été trop gourmands" raconte Léo. En effet, les virements et achats effectués ont tous été rejetés. Le montant : 1040 euros ! "Cette somme n'est pas passée en magasin, par contre, 999 euros, c'était bon", se rassure-t-il. 

Néanmoins, si les escrocs étaient parvenus à débiter cette somme, Léo n'aurait pas pu obtenir de dédommagement de la part de sa banque étant donné qu'il a donné ses codes de lui-même. "Pour finir, ce qui m'a aussi "sauvé", c'est que mon compte courant était à découvert". Selon sa conseillère, l'erreur que commettent beaucoup de clients, c'est de laisser trop d'argent sur son compte courant. Il est en effet recommandé de le placer sur des comptes d'épargne pour limiter les risques de se faire voler.