
Dans moins de 6 ans, aller à l'école deviendra un vrai calvaire pour plus d'un million d'élèves
La totalité des écoles des Bouches-du-Rhône, de la Seine-saint-Denis, de Paris et de la Gironde sont concernées par un changement radical d'ici à 2030. Les villes vont devoir s'adapter.
Pour avoir de bons résultats scolaires, les élèves doivent apprendre en classe, dans de bonnes conditions. Mais au fur et à mesure que les années passent, les écoliers doivent s'adapter à certaines situations. Et les années à venir ne risquent pas de s'améliorer si rien ne change. C'est ce que dévoile un rapport intitulé "Nous ne sommes pas prêts" réalisé par Oxfam et qui alerte sur les risques du réchauffement climatique, qui concerne aussi les écoliers.
Pour avoir une idée, on comptait en moyenne deux jours de vagues de chaleur par an avant 1990, contre 8 jours à plus de 35°C depuis l'an 2000. Si les températures venaient à augmenter de 4°C, il faudrait s'attendre à 94 jours de vagues de chaleur en Ile-de-France, soit plus d'un quart de l'année !
Selon une étude d'EcoAct relayée par Oxfam, 55% des écoles maternelles pourraient connaître d'ici à 2030 des vagues de chaleur supérieures à 35°C. Cela concernerait 7 138 établissements scolaires et 1,3 million d'enfants âgés de 2 à 5 ans. Concrètement, si rien n'est fait en l'espace de 5 ans et demi, la totalité des écoles des Bouches-du-Rhône, de Paris, de la Gironde et de la Seine-Saint-Denis pourraient être exposées à ces températures extrêmes et difficiles à vivre pour des écoliers. "Les territoires d'Outre-mers sont également confrontés à ces vagues de chaleur de façon encore plus intense qu'en métropole" note le rapport.
Par conséquent, les services éducatifs, le calendrier scolaire pourraient être perturbés, sachant également que les performances cognitives des élèves sont réduites de 2% pour chaque degré supplémentaire. "Ces impacts significatifs, liés aux vagues de chaleur, créent une rupture d'égalité des chances entre les écoles non adaptées et les écoles adaptées" ajoute Oxfam France.
Certaines mesures comme la végétalisation urbaine ou encore le passage à l'agroécologie, ainsi que la réduction des émissions de gaz à effet de serre peuvent être mises en place pour anticiper ce phénomène catastrophe. Le rapport préconise par ailleurs d'adapter les infrastructures et d'investir dans la désimperméabilisation des cours d'école. "Il est difficile de croire que dans un pays qui se définit comme une des premières puissances mondiales, nous ne réussissions pas à protéger nos enfants des effets du changement climatique. Les enfants les plus précaires sont doublement pénalisés puisqu'ils n'ont pas de moyen de se protéger des vagues de chaleur ni à l'école, ni à la maison" déclare Elise Naccarato, Responsable Climat d'Oxfam France.