Serez-vous meilleur que Napoléon III à la dictée la plus redoutée du monde ?

La dictée de Mérimée est perçue comme la plus difficile de la langue française. Au point que Napoléon III a fait 75 fautes. À vos stylos !

Serez-vous meilleur que Napoléon III à la dictée la plus redoutée du monde ?
© 123RF / vadymvdrobot

Croyez-le ou non, il fut un temps où l'on s'amusait en... Faisant des dictées ! Aujourd'hui, l'exercice est devenu redouté et rares sont les personnes qui y prennent du plaisir. Quoi qu'il en soit, à l'époque du Second Empire, la Cour aimait tester son orthographe. Selon la légende, l'impératrice Eugénie, épouse de l'empereur Napoléon III, a alors demandé à Prosper Mérimée d'écrire un texte particulièrement difficile afin de mettre à l'épreuve les connaissances de son entourage.

L'auteur a obtempéré, et ce qu'on appelle aujourd'hui la dictée de Mérimée a été créé en 1857. Elle porte le surnom de "dictée la plus difficile" de la langue française, voire du monde. Quand ils se sont prêtés au jeu, des membres de l'élite de l'époque ont eu un nombre de fautes impressionnant : Napoléon III en aurait fait 75, Eugénie 62, les écrivains Alexandre Dumas fils et Octave Feuillet 24 et 19. Une personne s'est cependant distinguée : le prince de Metternich, ambassadeur d'Autriche, qui a réussi l'exploit de n'en faire que trois. Si vous voulez vous mesurer à eux, voici une vidéo où le texte est dicté par Bernard Pivot et le corrigé se trouve juste en dessous.

Voici le corrigé de la dictée de Mérimée : 

"Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l'amphitryon, fut un vrai guêpier.

Quelles que soient, et quelque exiguës qu'aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu'étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d'en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu'ils ne songeaient qu'à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.

Quoi qu'il en soit, c'est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s'est laissé entraîner à prendre un râteau et qu'elle s'est crue obligée de frapper l'exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara suivie d'une phtisie, et l'imbécillité du malheureux s'accrut.

- Par saint Martin ! quelle hémorragie ! s'écria ce bélître.

À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l'église tout entière."