"C'est devenu facile" : ce que les clients sont tentés de faire à la caisse des supermarchés

"C'est devenu facile" : ce que les clients sont tentés de faire à la caisse des supermarchés

Une pratique qui peut vous coûter très cher...

Il y a vingt ans maintenant, les caisses automatiques faisaient leur apparition dans les supermarchés français. À l'époque, en 2004, un Casino et un Auchan inauguraient sur notre territoire les premières caisses en libre-service. Une tendance tout droit venue d'outre-Atlantique. Depuis, ces dernières se sont multipliées, à tel point qu'on en trouve aujourd'hui quasiment dans toutes les enseignes de grande distribution. En principe, elles sont utilisées par les clients un peu pressés qui ont moins de dix articles dans leur panier. Un gain de temps considérable, surtout aux heures de grande fréquentation. 

Mais bien qu'elles soient pratiques, ces machines ont aussi quelques limites pour les supermarchés. En effet, certains consommateurs sont parfois tentés de ne pas scanner leurs articles et de les déposer dans leur sac, pour économiser, ou tout simplement parce que c'est "devenu très facile", malgré la surveillance et la présence des vigiles. Les clients "chipeurs" seraient d'ailleurs plus nombreux qu'on ne le pense. 

D'après le quotidien néerlandais De Volkskrant, c'est une tendance importante qui se remarque dans plusieurs pays du monde. Les personnes qui cèdent à cette pratique font partie des "swipers". Un acronyme établi par le Dr Emmeline Taylor, criminologue à la City University of London, qui signifie "Seemingly Well Intentioned Patrons Engaging in Regular Shoplifting". Traduction, ce sont "des clients apparemment bien intentionnés qui se livrent régulièrement à des vols à l'étalage". D'après le Dr Taylor, cela s'explique par la nature impersonnelle des caisses automatiques, qui permettent à des clients de voler facilement sans se faire prendre.

"Les gens qui font cela ne pensent pas qu'il s'agit d'un vol, ils voient cela comme une tricherie, car pour eux, ils paient quelque chose et obtiennent donc une réduction. C'est un comportement très différent d'entrer dans un magasin et de remplir votre sac à main ou de fourrer des marchandises dans votre pantalon et de les voler de cette façon - c'est délibéré", a déclaré le Dr Emmeline Taylor. D'une certaine manière, pour l'experte, cette technologie a démocratisé le vol à l'étalage. Pourtant, c'est un vrai délit qui est passible de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.