Comment ces automobilistes rivalisent d'inventivité pour se servir à la pompe sans payer

Avec l'inflation et la hausse du prix du carburant, les Français sont exaspérés. À tel point que certains font tout pour ne pas payer. Et lorsque le litre d'essence avoisine les deux euros, chacun redouble d'inventivité pour mettre au point des systèmes ingénieux qui leur permettent de ne rien débourser à la pompe. C'est le cas d'un homme de 46 ans, vivant à Saint-Quentin dans les Hauts-de-France, qui a finalement été arrêté par les forces de l'ordre pour un préjudice estimé à plus de 40.000 euros à la station Auchan. 

Et c'est avec un bâton de sucette et un fil, installés dans la pompe à essence que le quarantenaire est parvenu à remplir une cuve de 1000 litres, ni vu, ni connu. "Quelqu'un m'a expliqué comment on fait et m'a vendu la clé pour ouvrir la pompe. J'en gardai une petite quantité pour moi et j'en vendais 30 euros par-ci par-là", a-t-il expliqué aux juges. L'escroc, qui a été placé sous les barreaux, utilisait de fausses plaques d'immatriculation et passait les péages avec un badge volé. 

Il y a quelques années, en 2015, un jeune homme avait réussi à faire le plein d'essence durant près d'un an avec une technique particulière, qui consistait à insérer sa carte bancaire dans une pompe, mais à se servir l'essence dans celle d'à côté. "Je déclenchais la première pompe avec ma carte et je me servais sur la deuxième sans payer" avait-il déclaré avant d'être repéré. Mais que risque-t-on à se servir de cette manière ? 

Cette pratique illégale n'est autre qu'un délit appelé "le délit de filouterie". Les stations services ne sont pas les seules concernées : les cafés et restaurants où les gens partent sans payer l'addition sont aussi victimes de ce délit, tout comme les taxis, ou encore les hôtels, si le séjour dure moins de 10 jours.

Néanmoins, une personne qui se sert de l'essence sans régler la facture est considéré comme un voleur. "La filouterie est proche de l'escroquerie, mais cette dernière concerne des faits plus graves. C'est de l'escroquerie et non de la filouterie si l'auteur use de manœuvres frauduleuses, c'est-à-dire s'il ment pour tromper ses victimes. Par exemple, si une personne se fait passer pour un policier pour "réquisitionner" du carburant" précise le site du service public. En outre, les peines encourues sont plutôt conséquentes : l'auteur d'un délit de filouterie risque 6 mois de prison et 7 500 euros d'amende !