Comment le gouvernement compte-t-il réconcilier les élèves avec les mathématiques ?
Les mathématiques vont réintégrer le programme de tous les lycéens de première générale dès l'année prochaine. Mal-aimée des élèves, le gouvernement entend bien remettre au goût du jour la matière dès le collège. Pourquoi un tel retour en arrière trois ans après la réforme de Jean-Michel Blanquer ? Et comment l'exécutif compte s'y prendre pour mettre en place cette nouvelle réforme ? On fait le point.

Les lycéens de filière générale pensaient y échapper définitivement, hélas non. Ce dimanche 13 novembre, le ministère de l'Éducation nationale a annoncé que l'enseignement des mathématiques va de nouveau être "obligatoire" dans le tronc commun à la rentrée 2023. Il s'appliquera en classe de première générale et concernera "tous les élèves n'ayant pas choisi la spécialité mathématique", a précisé le gouvernement dans un communiqué. Une heure et demie de mathématiques sera dispensée aux élèves chaque semaine. Dans une interview accordée aux Echos, le ministre de l'Education Pap Ndiaye explique que cette mesure est primordiale. "Il est nécessaire de réconcilier les élèves fâchés avec cette discipline", sachant qu'aujourd'hui en année de seconde, les lycéens sont "20 à 25% à ne pas avoir un niveau suffisant", a souligné le ministre.
Quels sont les objectifs de cette réforme ?
L'objectif de ce renouveau, qui annule la mesure de Jean-Michel Blanquer qui avait supprimé l'apprentissage obligatoire des maths pour les élèves de première et de terminale, est multiple. L'exécutif compte non seulement continuer à promouvoir l'excellence de notre nation dans cette discipline, mais aussi et surtout réconcilier l'ensemble des élèves avec les mathématiques et "encourager l'égalité filles-garçons" dans ces spécialités pour nourrir de futures vocations. "Pour lutter contre les stéréotypes de genre, l'objectif est d'atteindre d'ici 2027 la parité filles-garçons dans les spécialités mathématiques, physique-chimie et mathématiques expertes (les filles sont majoritaires en SVT), et tendre vers la parité pour les autres enseignements (Sciences de l'ingénieurs – NSI – numérique et sciences informatiques)", peut-on lire dans le communiqué.
Une réforme globale
Pour renforcer son projet de réforme sur le long terme, le gouvernement a imaginé une série de mesures dans les autres niveaux. Dans le premier degré par exemple, tous les professeurs des écoles vont recevoir une formation en mathématiques, d'ici à quatre ans. Dans les collèges, chaque établissement aura son propre club de maths, à partir de la rentrée 2023. En classe de sixième, afin de soutenir et stimuler les élèves dans l'apprentissage des mathématiques, des groupes à effectif réduits seront mis en place. Pour appliquer cela, le gouvernement s'en remet aux professeurs. Le ministre Pap Ndiaye a expliqué à nos confrères que ce plan nécessitera "400 à 425 postes" à temps plein. "Ce n'est pas en mathématiques que les difficultés de recrutement ont été les plus marquées". "Des ajustements et des compensations avec les effectifs qui choisiront la spécialité mathématique" pourraient même être envisagés, a-t-il déclaré.