Premier chagrin d'amour : les bons mots pour aider son ado à remonter la pente

Les premières ruptures sont des moments douloureux pour les adolescents, mais également essentiels pour mûrir. Les conseils de Virginie Bapt, psychothérapeute et psychanalyste spécialisée dans l'adolescence.

Premier chagrin d'amour : les bons mots pour aider son ado à remonter la pente
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Votre ado s'enferme dans sa chambre et ne veut plus en sortir, il sanglote au téléphone, culpabilise, se sent nul ou abandonné, refuse de parler, perd l'appétit et trouve du plaisir dans rien ? Il est certainement en train de vivre son premier chagrin d'amour… ou l'un des suivants ! Cette étape presque obligatoire de la vie humaine, douloureuse et cruelle, laisse souvent les parents dans un sentiment d'impuissance face à leur enfant éploré. Virginie Bapt, psychothérapeute et auteure du livre Parents à l'écoute pour des enfants épanouis, aux Editions Leduc, nous livre quelques conseils pour mieux l'accompagner dans cette épreuve de la vie. 

Elle conseille tout d'abord "de ne pas projeter ses souvenirs de chagrin d'amour sur ce qu'est en train de vivre son enfant". Certes, ce qu'il vit peut nous renvoyer, en tant que parent, à toutes les sensations déchirantes que l'on a pu éprouver auparavant, mais il faut essayer de "rester concentré sur la peine de son enfant en étant attentif, sans y mettre quoi que ce soit qui appartienne à notre propre histoire, sauf si l'enfant vous pose des questions", précise l'experte. Elle recommande surtout de respecter et prendre au sérieux sa peine, son silence et son mal-être. Même si cela ne signifie pas que "l'adolescent doit imposer ses règles et que toute la maison doit vivre à l'heure de son chagrin amoureux", précise Virginie Bapt avant d'ajouter que "la famille continue à fonctionner avec les mêmes règles qu'auparavant, tout en étant à l'écoute de ce que vit l'adolescent". Cet équilibre constitue d'ailleurs un repère pour le jeune qui va prendre conscience qu'autour de lui, tout reste stable.

Les premières ruptures sont des moments où les parents doivent accepter de ne pas être tout-puissant. Ils peuvent alors se sentir "démunis et désemparés face à une telle peine". Qu'ils se rassurent, "le chagrin d'amour est un rite de passage dans l'âge adulte", précise la spécialiste. Et trop consoler son enfant, parce qu'on ne souhaite plus qu'il souffre, est une façon de lui montrer qu'on ne le sent pas prêt ou pas assez mûr pour affronter cela. Au contraire, faites-lui comprendre qu'il en est capable même si cette période sera certainement très douloureuse, que vous serez là pour lui et surtout, montrez-lui que vous avez "pleinement confiance dans les ressources qu'il va mettre en place pour surmonter sa douleur.".

Enfin, être à l'écoute sans l'obliger à vous raconter est l'attitude la plus bénéfique pour votre enfant qui se sentira compris : s'il ressent l'envie de vous en parler, il le fera de lui-même. Par ailleurs, un chagrin d'amour est le résultat d'une "confrontation au social" : on a été séduit par quelqu'un qui fait partie de son cercle d'amis, qu'on a rencontré à l'école ou lors d'une activité extra-scolaire par exemple. Et l'adolescent n'a pas forcément besoin de se confier à ses parents, au contraire, "c'est son environnement amical ou social (éducateurs, professeurs, grands frères ou sœurs, etc) qui va l'aider à récupérer de l'estime ou de l'espoir". Dans ce cadre-là, la parole d'une figure parentale n'aura pas le même poids que celle d'un ami. C'est même dans ces moments qu'il pourra construire et consolider des amitiés, prendre confiance en lui et développer son autonomie. En somme, le premier chagrin d'amour est douloureux, mais "utile, car il aide à mûrir et permet d'apprendre de ses erreurs."

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