6 règles clés pour que la garde alternée se passe bien, pour l'intérêt de l'enfant
Un rapport sur les familles monoparentales préconise de rendre obligatoire la garde alternée "avant toute autre solution, dans l'intérêt supérieur de l'enfant". Ce qu'il faut savoir pour préserver les petits.
Le rapport du sénateur Renaissance Xavier Iacovelli, rendu ce 30 septembre, comprend 41 mesures en faveur des familles monoparentales. L'objectif : "concilier les besoins des parents avec l'intérêt supérieur de l'enfant" en accompagnant ces familles vers l'emploi, le logement, les moyens financiers... Parmi les mesures proposées figure l'obligation de la garde alternée, qui doit être proposée "avant toute autre solution, dans l'intérêt supérieur de l'enfant". Néanmoins, "Ce cadre serait applicable sauf dans le cas de comportements violents avérés d'un des deux parents" ou en cas "d'accord consensuel des deux parents".
Ce mode de garde en cas de divorce ou de séparation est en effet considéré comme étant le plus bénéfique aux enfants selon les juges aux affaires familiales. Le rapport prévoit aussi de donner le choix, à chaque enfant de choisir son lieu de garde, "à un âge déterminé, tout en préservant le droit et le devoir de visite et d'hébergement des deux parents". Voici quelques conseils essentiels avant de mettre en place une garde alternée :
1 - Habiter à proximité de l'autre parent
C'est l'une des conditions essentielles pour mettre en place une garde alternée. Les deux parents doivent habiter à proximité l'un de l'autre pour que l'enfant puisse garder ses repères. Aller à l'école, voir ses camarades de classe, continuer ses activités sportives et extrascolaires... l'aident à trouver son équilibre et à s'épanouir. Idéalement, les parents qui habitent dans le même quartier ou dans la même ville, ont plus de facilité à conserver les repères et habitudes quotidiennes de l'enfant. De plus, la distance pour se rendre chez papa et maman sera plus courte, et donc moins fatigante à long terme.
2 - Le bon jour pour changer de maison
Le changement de résidence s'effectue généralement le dimanche soir. Mais après avoir passé un "super week-end" avec papa ou maman, difficile pour les petits de commencer la semaine sereinement. Pourquoi ne pas tester un changement de maison le vendredi soir après l'école par exemple ? La séparation avec le papa ou la maman se vit alors plus facilement, puisque l'enfant débute la semaine avec l'autre parent par un week-end... avec tout un programme qui l'attend.
3 - Préserver une bonne entente
Difficile à mettre en pratique, surtout en cas de litige lié à la séparation. Parfois, certains parents se servent même de leur enfant pour atteindre leur ex-conjoint, mais il est essentiel d'agir dans l'intérêt du petit. Celui-ci pourrait se sentir impuissant et culpabiliser s'il se sent pris entre deux feux. D'autant qu'il a besoin de ses deux parents, chacun étant complémentaire pour l'aider à bien grandir. Par ailleurs, veillez à toujours parler avec respect de votre ex-époux(se), devant votre enfant. N'oubliez pas qu'il/elle restera toujours son père/sa mère ! Attention également à lui faire part de certaines décisions importantes concernant l'éducation ou la santé de votre enfant. En cas de désaccord, ce sont aux juges de trancher, toujours dans l'intérêt de l'enfant.
4 - Vivre avec papa ou maman ? Laissez votre ado exprimer son choix
Il appartient aux parents de décider ensemble de la garde de leur enfant. Néanmoins, il est tout de même important d'écouter ses souhaits et ses envies, surtout lorsqu'il est adolescent. Celui-ci a probablement ses repères dans l'appartement familial, et n'aura pas spécialement envie de déménager chaque semaine. Pour autant, les tribunaux ne prendront en considération le choix de l'enfant qu'à partir d'un certain âge (10-12 ans), et selon les situations. Attention tout de même à ne pas culpabiliser votre enfant en lui faisant ressentir qu'il choisit de vivre avec un parent plutôt que l'autre. Par ailleurs, "les juges ne sont pas tenus de suivre le témoignage de l'enfant. Il s'agit simplement d'une indication parmi d'autres", nous précise Maître Yves Toledano, avocat spécialiste du divorce.
5 - Bien gérer l'éducation des enfants et lui donner les bons repères
Difficile de se mettre d'accord sur l'éducation de son enfant au quotidien lorsqu'on ne vit plus sous le même toit. Posez les bases ensemble, pour que votre petit ne joue pas de vos faiblesses en comparant ce qu'il a le droit de faire chez papa par exemple. Côté sorties, alimentation, devoirs... Ne soyez ni trop autoritaire, ni trop laxiste, l'essentiel est d'accepter et interdire les mêmes choses (dans les grandes lignes), afin que l'enfant puisse avoir des repères et des limites.
6 - Établir un planning de garde pour bien s'organiser
Il est recommandé d'établir votre planning de garde bien à l'avance : pour aider votre enfant à prendre ses marques, vous pouvez colorer un calendrier avec lui par exemple (une couleur pour vous, une couleur pour son père). Prévoyez aussi des jouets, des vêtements et des affaires de toilette en double pour éviter un "petit déménagement" à chaque changement de résidence... Autre idée : utilisez un cahier "voyageur" comme support d'échange. Vous et votre ex-compagnon pourrez y noter toutes les choses importantes qui sont arrivées à votre enfant durant son séjour : grippe, peine de cœur, réussite au contrôle de maths, etc.
Enfin, rappelons que la garde alternée peut à tout moment être modifiée par les parents, en saisissant le juge aux affaires familiales. Celui-ci tranchera selon les situations des ex-conjoints, en prenant toujours en considération l'intérêt et le bien-être de l'enfant.