Bien comprendre les résultats du test QI
En possession des résultats du test de QI, les parents s'enquièrent d'un mode d'emploi qui justifierait pleinement leur démarche.

Ils savent désormais que leur enfant fait partie des enfants doués. Ils ont une abondante documentation à leur service, mais elle ne répond pas précisément au cas de leur enfant, surtout si ses résultats sont "hétérogènes", à tel point que l'on pouvait hésiter à le considérer comme doué. Mais certaines réussites incontestables ne trompent pas. Il serait même néfaste de ne pas les prendre en compte. Toutes les faiblesses ne se valent pas : certaines peuvent être accidentelles et donc aisées à combattre.
Ainsi, des otites séreuses, trop longtemps ignorées au moment où l'enfant immergé dans un bain de langage s'imprègne tous les mots qu'il entend, peuvent aboutir à une pauvreté de vocabulaire, surprenante dans ce contexte. La lecture représente un remède efficace, le théâtre également. Si cet enfant à l'audition momentanément assourdie a l'âme romantique, il aura plaisir à apprendre par cœur de belles poésies élégamment scandées.
Les épreuves de mémoire immédiate sont parfois médiocrement réussies, surtout au WISC IV, car le WISC V a enrichit cette échelle : les enfants doués atteignent des notes impressionnantes parce qu'ils peuvent associer mémoire auditive et mémoire visuelle, ce qu'ils réussissent tout naturellement, tandis que la seule mémoire auditive les laisse souvent démunis.
En fait, ils possèdent une excellente mémoire leur permettant de retenir nombre de données qui ont un sens, surtout si elles concernent des domaines qui les intéressent, mais la mémoire comme telle n'est pas du tout exercée, l'école en offrant peu d'opportunités. On dit que ces enfants possèdent une très bonne mémoire, ils se fient à ce que l'on dit d'eux et ils sont complètement désemparés quand ils constatent qu'ils ne peuvent pas retenir une série de quelques chiffres.
Ceux qui réagissent spontanément en puisant en eux de nouvelles ressources face à une difficulté inattendue, trouvent sur le champ un moyen de mémoriser immédiatement ce qu'ils entendent. Très vite, ils mettent au point une méthode qui leur convient et ils poursuivent triomphalement l'épreuve jusqu'à son terme, heureux de cette victoire durement remportée et des félicitations qu'elle leur vaut. Pour ceux qui déclarent forfait, accablés par cette défaillance, on s'applique à leur faire exercer cette mémoire en retenant des numéros de téléphone, des codes, des listes de courses, un planning. On ne manquera pas de leur rappeler que ces exercices sont bénéfiques pour le cerveau.
Il est regrettable que l'item "arithmétique" soit devenu optionnel dès le WISC IV. Savoir comment un enfant saisit la signification d'un énoncé, comment il envisage les opérations à effectuer et leur séquence est toujours instructif sur son fonctionnement. S'il se montre trop maladroit, on lui propose des jeux de calcul mental. Il y en a d'excellents sur Internet. On ne peut pas laisser en friche ce mode de pensée.
Il est impossible de faire passer tous les items optionnels du WISC en une seule passation. L'enfant et le psychologue en sortent épuisés, sans que l'enfant ait pu apprécier à loisir tous ces jeux qui le mettaient à l'épreuve avec le plaisir de se confronter à des obstacles inhabituels et de l'emporter glorieusement. Trop de sollicitations tue cet élan dynamique.
Si cet item "arithmétique" n'a pas été proposé il est toujours possible de vérifier par soi-même le niveau de son enfant. On l'empêche ainsi de se laisser piéger par sa facilité : la réponse s'inscrit tout naturellement dans son esprit sans qu'il sache comment il a procédé, jusqu'au moment où plus rien ne s'inscrit parce que les problèmes sont devenus plus complexes. Entre les deux, il y a eu une période où la réponse s'inscrivait, mais l'écolier encore brillant était incapable d'expliquer les voies qui l'y avaient mené.
La lenteur, quasi générale, à la Vitesse de Traitement doit être prise en considération si les signes au "Code" sont tracés avec une incroyable maladresse. Dans ce cas, quelques séances de graphothérapie s'avèrent utiles et efficaces.
Si c'est un perfectionnisme exacerbé qui est à l'origine de cette lenteur on s'efforce d'entraîner l'enfant à dédramatiser ses quelques maladresses en lui proposant d'autres objectifs à atteindre : la rapidité par exemple.
Il arrive aussi que les problèmes de vision perturbent ces exercices. Un examen approfondi de la vision n'est jamais inutile.
La faiblesse la plus importante révélée par le test produit ses effets néfastes à l'épreuve des Cubes. Une note plus faible peut être aggravée par la panique qui envahit l'enfant quand il constate qu'il ne parvient pas à manier ces cubes comme il le faudrait. Il y a un décalage complet entre ce qu'il voudrait réussir, c'est-à-dire ce modèle qui le nargue, et l'assemblage approximatif qu'il réalise sans pouvoir le corriger. La difficulté allant croissant, sa panique grandit d'autant jusqu'à ce qu'il déclare forfait, marri de cette défaillance.
Des jeux comme le Tangrame peuvent être proposés pour commencer. Si ce désarroi spécifique s'accompagne de maladresse motrice, des séances de rééducation psychomotrice sont souvent bénéfiques. L'essentiel est que l'enfant ne se croit pas accablé d'une tare irrémédiable. On peut se montrer attentif à sa façon de s'orienter dans le temps : hier, aujourd'hui, après demain, et se souvenir s'il a eu du mal à apprendre à lire l'heure : les aiguilles d'une pendule sont parfois longtemps restées mystérieuses pour lui. Cette maladresse aux cubes se traduit aussi par des difficultés à se représenter mentalement le contenu d'un énoncé en mathématiques, travaillant un domaine, on travaille l'autre.
Une note plus faible au Cubes ne doit jamais être négligée. Cette "faiblesse" peut être toute relative : la plupart de notes se situent entre 14 et 19, mais l'enfant atteint péniblement 12 aux cubes. Au WISC V une nouvelle épreuve "Puzzles Visuels" s'adresse à peu près aux mêmes mécanismes mentaux, mais sans la manipulation de matériel qui complique parfois encore le travail à effectuer.
Au "Matrices", cette notion d'espace où l'enfant peine manifestement à évoluer, la note est aussi moins élevée.
Ce n'est pas parce que ces notes restent supérieures à la moyenne, mais dans une moindre mesure, qu'elles ne doivent pas alerter sur une faiblesse, plus ou moins discrète dans ses conséquences. Ces dernières apparaîtront dans toute leur nocivité au collège, soit au début si la défaillance est plus forte, soit à la fin ou même seulement au lycée si elle est plus légère. Dans tous les cas, on doit impérativement s'appliquer à les combattre, même si l'enfant semble très bien s'en sortir. Ce sont les difficultés accrues qui le feront trébucher, gravement s'il n'a pas été préparé à les affronter.
Pourvu de toutes les armes nécessaires pour affronter les études qui l'attirent, l'enfant doué saura tracer son chemin avec hardiesse : il ne craindra plus d'être victime d'une défaillance échappant à sa maîtrise. Il connaîtra le bonheur d'être pleinement lui-même en accomplissant ses rêves.
Conseils : ne jamais négliger une note moins élevée, elle peut constituer l'indice d'une faiblesse qui ne saurait se corriger seule. Ses conséquences sont toujours néfastes, profondément déstabilisantes et peuvent être comprises, à tort, comme une disparition des capacités intellectuelles.