Finies les disputes entre frères et sœurs : une psy révèle son secret pour résoudre les conflits
"La manière dont on gère les conflits entre nos enfants a un impact considérable sur leur fréquence et leur intensité", explique la psychologue Héloïse Junier. Inutile de punir ou d'être sévère, voici comment réagir quand les petits se chamaillent.

Quel que soit l'écart d'âge, les enfants se disputent régulièrement, parfois en se tapant dessus. L'aîné est jaloux ? Le petit dernier ne veut pas prêter ses jouets ? Une manière pour eux de s'affirmer et d'imposer leur choix, mais il est souvent difficile pour les parents de gérer les disputes au quotidien. Selon plusieurs chercheurs, "les conflits entre les enfants sont, le plus souvent, mal résolus par les parents et les professionnels", rapporte la psychologue Héloïse Junier dans son livre "Frères et sœurs : une relation fascinante entre complicité et rivalité" aux éditions Les Arenes Eds.
En effet, gérer les conflits de manière stricte et punitive aurait l'effet inverse du résultat escompté. Les parents qui tirent l'enfant qui "a commencé" par le bras pour qu'il recule, qui l'envoient dans sa chambre pour le punir, lui donnent une fessée ou lui crient dessus ne feraient qu'accroître le nombre de disputes : "ces réactions risquent d'augmenter la fréquence et l'intensité de ces comportements agressifs envers ses frères et sœurs", explique la psychologue. Une étude menée en 2014 au Canada montre d'ailleurs que le fait de se positionner en tant que "justicier" n'était pas la meilleure des stratégies.
Alors, comment réagir quand nos enfants se disputent ? Héloïse Junier recommande aux parents de se comporter en médiateur. Concrètement, en cas de conflit, il convient de réagir avec calme à l'instant T, d'observer la situation sans entrer dans le jugement, d'entamer un processus de négociation avec vos enfants, de suggérer vous-même une solution s'ils n'en trouvent pas une d'eux-mêmes. Par exemple :"Est-ce qu'on peut dire que Tina garde le jouet 5 minutes et après, c'est au tour de Léo, ou c'est d'abord Léo qui joue et après Tina ? Est-ce que vous préférez jouer tous les deux ensemble ? Ou autre idée : on trouve un autre jouet qui vous ferait très plaisir, ce qui permettra à l'autre d'attendre, vous en pensez quoi ?". Dans tous les cas, laissez vos enfants choisir l'idée qu'ils préfèrent, rappelez les interdits et encouragez vos enfants lorsqu'ils parviennent à surmonter leur colère.
Selon l'étude, les parents qui adoptent cette stratégie de médiation obtiendraient un meilleur résultat que ceux qui se placent en justicier. "Les conflits entre les enfants tendent à être moins nombreux et moins violents", assure la psychologue qui reconnaît qu'en pratique, il n'est pas toujours évident pour les parents ou les professionnels de réagir de manière constructive à tous les conflits. Mais cela vaut la peine d'essayer...