3 bons conseils de psy pour aider un ado qui a des sautes d'humeur
Pendant l'adolescence, les changements d'humeur brusques sont assez courants, ce qui a le don de déstabiliser les adultes. Le pédiatre Arnault Pfersdorff livre ses conseils aux parents.

Un jour enjoués, le lendemain irritables... Au moment de l'adolescence, de nombreux jeunes vivent ce que les spécialistes appellent des tempêtes émotionnelles, qui laissent souvent les adultes démunis puisqu'elles arrivent toujours lorsqu'on ne s'y attend pas. Selon le Dr Arnault Pfersdorff, pédiatre-réanimateur et auteur de "Votre Ado : le décrypter, le motiver, l'aider à s'accomplir" (éd. Hatier), ces sautes d'humeur ont des causes psychologiques (changements de goûts et de centres d'intérêts, sommeil modifié, rejet de l'autorité parentale) et physiologiques liées en partie aux bouleversements hormonaux.
Malgré ce que l'on peut penser, ces tempêtes émotionnelles sont une bonne chose pour l'adolescent, car au fur et à mesure, il "apprend à mieux se connaître, à s'imposer, d'autant qu'il voit bien que ses comportements provoquent un trouble, un désappointement, voire des réactions excessives chez l'adulte qui, lui-même, ne sait pas réagir ou ne parvient pas à comprendre la réaction" de son enfant, souligne le pédiatre dans son ouvrage. Justement, il partage aussi de précieux conseils aux parents qui se reconnaissent dans cette situation. Le premier peut sembler banal, et pourtant il est essentiel : laisser parler son adolescent. "Montrez que vous vous intéressez à ce qu'il dit ou ressent, cela limitera l'escalade émotionnelle", indique le Dr Arnault Pfersdorff. Dans cette même idée, apportez-lui votre soutien si vous remarquez que quelque chose le tracasse, "gagnez sa confiance, sans pour autant devenir intrusif dans sa vie privée", commente l'expert.
Une fois le contact pris et la confiance plus ou moins acquise, "n'hésitez pas à le guider, mais avec prudence et patience". L'important ici, c'est "qu'il ne se sente pas jugé ni dépossédé de ce qu'il vit". Dans ce genre de situation, par exemple, vous pouvez lui dire "Je te sens en difficulté, on peut en parler si tu veux. Avec nos deux expériences, ça peut aider, qu'en penses-tu ?", ce type de phrase ouvre en général le dialogue. En tout cas, évitez de dire "J'ai connu cela avant toi, je vais t'aider", qui n'est pas toujours bien accueilli par les ados, détaille le spécialiste.
Enfin, pour qu'il puisse s'exprimer ou extérioriser ses émotions, vous pouvez l'encourager à commencer une activité artistique ou manuelle : écriture (journal intime, poème, etc), arts plastiques, bricolage, réalisation de maquettes, photographie, dessin, etc. "Ce qui compte, c'est qu'il construise correctement son estime de lui" pour qu'il soit épanoui, conclut le pédiatre. Et s'il s'obstine à se renfermer, à refuser de dialoguer, vous pouvez toujours consulter votre médecin traitant qui sera à même de vous orienter vers le bon spécialiste pour l'aider.