Quand la tenue que votre enfant choisit n'est pas en phase avec la météo : la méthode d'une psy

Apprendre à un enfant à s'habiller seul est un processus qui peut prendre du temps. Aux alentours de 12 mois, l'enfant commence à coopérer pour s'habiller en tendant les bras, les jambes ou les pieds. Dès l'âge de 18 mois, il parvient à baisser seul son pantalon et à retirer son gilet. À deux ans et demi, il sait déboutonner son manteau et se déshabiller seul. Puis à trois ans, il est presque en mesure de mettre ses vêtements tout seul, même si le résultat n'est pas parfait. 

Laisser son enfant choisir seul ses vêtements constitue en effet un excellent moyen de développer son autonomie et de favoriser sa confiance en soi. "En pratique, il est possible de laisser un enfant s'habiller seul dès qu'il en manifeste l'envie, ce qui est très variable d'un enfant à l'autre. En général, c'est vers 2/3 ans que certains enfants peuvent commencer à manifester une envie spécifique pour un vêtement plutôt qu'un autre, à s'orienter vers des couleurs flashy ou des habits brillants", explique Héloïse Junier, psychologue spécialiste de la petite enfance, docteure en psychologie et auteure de la BD Ma vie de bébé (Dunod, 2021). Chez d'autres, cela peut venir plus tard, vers 5 ou 6 ans. On peut alors commencer à le laisser choisir ses habits avec une certaine mesure en coopérant avec lui sur le choix des vêtements et si cela prend du temps, on peut le faire la veille. 

Mais que faire si l'enfant ne choisit pas les vêtements adaptés à la température extérieure ? S'il est intéressant de laisser l'enfant choisir ses vêtements pour favoriser son autonomie, il n'est pas question de le laisser porter des habits en décalage avec la météo : "Il faut savoir que le jeune enfant a une pensée de premier niveau, assez rudimentaire : il fait le choix d'un vêtement sur la base de ses caractéristiques esthétiques ou de confort. Il n'arrive pas à envisager tous les paramètres extérieurs à l'habit lui-même, comme le temps qu'il fait, si le sol est boueux ou non. Les envies de l'enfant doivent donc toujours être mises en perspective avec les contraintes et facteurs environnementaux", détaille Héloïse Junier.

Par exemple, on peut lui expliquer qu'il ne peut pas mettre des sandales en plein hiver parce que dehors, il pleut et qu'il fait froid. Dans ce cas-là, on offre à l'enfant un choix multiple : tu préfères mettre des bottes ou des baskets fermées ? De cette manière, on vient augmenter son degré de coopération et éviter – on l'espère ! - une grande frustration au moment d'aller à l'école.

Le meilleur moyen de favoriser l'autonomie de l'enfant, c'est de le laisser enfiler les habits qu'il veut, du moment qu'il le fait lui-même, afin d'encourager au maximum son autonomie et sa motivation. "De toute façon, il se rendra vite compte que cela ne fonctionne pas s'il met le pantalon avant le slip ", ironise la spécialiste.