Un coin de paradis devenu l'enfer, cette île méditerranéenne est désormais infestée de rats
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Un coin de paradis devenu l'enfer, cette île méditerranéenne est désormais infestée de rats

Connue pour ses eaux cristallines et ses criques paradisiaques, cette île méditerranéenne attire chaque été des milliers de vacanciers. Mais derrière les clichés qui inondent les réseaux sociaux, la réalité est bien moins reluisante : rats, détritus et biodiversité en danger.

D'un côté, une mer d'un bleu éclatant, des bateaux à perte de vue et des touristes les pieds dans le sable. De l'autre... des rongeurs qui se baladent entre les serviettes, des déchets plastiques qui s'accumulent dans les buissons et des oiseaux marins qui peinent à protéger leurs nids ! Ce coin de Méditerranée, autrefois carte postale, vit aujourd'hui une crise sanitaire et écologique. En cause : un afflux touristique hors de contrôle, des infrastructures à la traîne et une gestion des déchets inexistante.

Pendant la haute saison, ils sont jusqu'à 10 000 à débarquer chaque jour sur cette île de quelques kilomètres carrés. Attirés par les eaux translucides et le décor idyllique, les visiteurs viennent en masse, souvent via de gros bateaux touristiques affrétés depuis les villes voisines. "C'est une situation insupportable (...) La foule est inimaginable", résume André Callus, du collectif militant Moviment Graffitti. Le bruit, les piétinements, les pique-niques improvisés sur les rochers et les allées et venues incessantes ont un impact direct sur l'environnement.

Mais ce n'est pas tout. Ce que l'on remarque moins à l'œil nu, ce sont les dégâts causés par une autre population grandissante : les rats. Attirés par les montagnes de déchets abandonnés par les touristes, ces rongeurs ont proliféré sur l'île, au point d'en devenir les nouveaux habitants dominants. Selon les naturalistes sur place, ils s'attaquent aux œufs d'oiseaux marins, notamment ceux des puffins, une espèce protégée. Et ils ne s'arrêtent pas là : les rats rongent aussi plastiques et câbles électriques. 

Arnold Sciberras, spécialiste de la lutte antiparasitaire, confirme l'ampleur du problème. "On trouve des rats là où les déchets sont abondants. Et ce n'est pas seulement un problème esthétique", a-t-il déclaré dans la presse. Car ces animaux peuvent transmettre des maladies graves. Leur urine peut contaminer l'eau, les aliments et provoquer des infections. Les morsures, bien que rares, sont aussi un risque. Et leur présence n'est pas près de diminuer, tant que les conditions idéales — chaleur, nourriture à volonté, abris — sont réunies. Vous l'aurez compris, l'île de Comino, à Malte, est aujourd'hui un exemple parfait des dérives du surtourisme. 

Les militants locaux réclament donc une série de mesures telles que le nettoyage ponctuel des plages ou les appels à la responsabilité des visiteurs, mais aussi des quotas de fréquentation, des contrôles plus stricts, des poubelles en nombre suffisant, une surveillance des zones sensibles et des campagnes de sensibilisation efficaces. Affaire à suivre.