UN VRAI BONHOMME : portrait de la révélation Thomas Guy

Dans "Un Vrai Bonhomme" de Benjamin Parent, en salles le 8 janvier, Thomas Guy incarne un adolescent timide qui doit endosser le rôle viril qu'on lui assigne. Son interprétation, touchante et juste, est garante de belles promesses. Itinéraire d'un talent à suivre.

Thomas Guy a une gueule de cinéma. Une vraie. Un mélange d'innocence pure et de tourments, de ceux qui font le sel des futurs acteurs d'envergure. Né le 19 mai 2001 à Paris, il est le dernier-arrivé d'une famille de trois enfants. Son grand frère à 22 ans et sa grande soeur 24. Bien que ses parents n'ont aucune accointance professionnelle avec le milieu du cinéma -la mère travaille dans les assurances et le père dans l'industrie-, ce sont bien eux qui lui ont refilé un certain amour pour le septième art. "Très jeune, ils m'ont emmené voir plein de films et c'est sans doute ce qui m'a donné le goût d'en faire", explique l'intéressé. Avant de poursuivre : "J'ai aussi fait beaucoup de théâtre, ce qui était à la fois une vraie passion et une manière de m'exprimer hors du contexte scolaire."

A l'école, Thomas était en effet un élève timide (et sérieux). Réservé aussi, notamment en primaire. "Je n'étais pas populaire mais j'ai toujours eu quelques amis proches avec qui je partageais de très bons fous rires. J'utilisais constamment l'humour pour combler le manque de confiance que j'avais", se souvient-il. En classe, il participe peu. Un professeur lui dit donc, un jour, d'être davantage "acteur". Une métaphore qui arrive à point nommé puisque le jeune homme rêve de devenir comédien. Après l'obtention de son baccalauréat, l'année dernière, il décide -séance tenante- de consolider son jeu et de poursuivre son apprentissage afin d'épouser définitivement cette carrière à laquelle il aspire. "J'ai rejoint à cet effet l'Ecole Périmony et les ateliers d'Amélie. Je suis également une licence humanités et arts du spectacle car j'aime bien, tout en pratiquant, avoir un peu de théorie à côté."

Thomas Guy : un premier rôle après trois films seulement

La première fois qu'il se retrouve devant la caméra, l'excitation est au rendez-vous. C'était en 2016 dans Cigarettes et Chocolat Chaud de Sophie Reine, aux côtés de Gustave Kervern et Camille Cottin. "C'était vraiment un rêve qui se réalisait", affirme-t-il, tout en avouant que ce qui l'aide dans ce métier, c'est sa sensibilité à fleur de peau, laquelle lui ouvre des boulevards émotionnels.

Son talent se confirme dans l'excellent L'Heure de la Sortie de Sébastien Marnier (débarqué en début d'année 2019), dans lequel il incarne l'un des inquiétants élèves d'un professeur au bord du précipice, campé par Laurent Lafitte. "J'ai beaucoup aimé l'aspect très innovant du scénario et le message que le cinéaste porte sur l'écologie. Il met en valeur une jeunesse lucide, engagée et qui rompt complètement avec le cliché de l'ado que l'on voit trop souvent. Ce qui est génial aussi, c'est le mélange intergénérationnel qu'on y retrouve.

En ce tout début d'année, il obtient carrément une promotion : le premier rôle dans le drame Un Vrai Bonhomme de Benjamin Parent. Celui d'un adolescent qui doit apprendre à grandir et à se forger un caractère, à l'épreuve des autres et du monde, suite à la mort accidentelle de son frère. Hanté par le fantôme de ce dernier, son personnage, attachant et dévoré de doutes, touche en plein coeur. "C'était vraiment intense ! Contrairement à un second rôle, je n'ai pas une seconde de repos. Je devais être tout le temps au taquet. Benjamin Parent, le réalisateur, me mettait souvent la pression quelques jours avant de tourner une scène importante ; mais avec une extrême bienveillance et un grand respect. Mon personnage retient tout le temps ses larmes, notamment devant son père, chez qui il cherche désespérément une reconnaissance qu'il n'a pas."

Pour le coup, Thomas Guy devrait clairement obtenir sa reconnaissance dans la vraie vie. Il sera en tournée l'été prochain avec le spectacle Dionysos, création originale de la troupe des Ateliers d'Amélie qui sera jouée dans les vignobles. Il vient aussi d'achever le tournage d'En passant pécho de Julien Royal dans lequel il tient un petit rôle. Une longue route s'ouvre.