Des ARDENNES AU NOM DE LA TERRE : Veerle Baetens en 3 rôles marquants

Elle incarne l'épouse d'un agriculteur aux abois (Guillaume Canet) dans l'émouvant "Au Nom de la Terre" d'Edouard Bergeon, en salles le 25 septembre. L'actrice belge Veerle Baetens continue d'enchanter le cinéma par son naturel et son talent. Retour sur 3 rôles-clés.

ALABAMA MONROE de Felix von Groeningen (2012)

C'est le film qui a littéralement changé sa vie et qui l'a fait voyager aux quatre coins du monde. Dans Alabama Monroe de Felix von Groeningen, Veerle Baetens  est inoubliable avec sa blondeur peroxydée, son allure rock, ses dizaines de tatouages qui lui parcourent le corps. Elle y campe Elise, l'une des héroïnes musicales les plus charismatiques de la décennie. Séisme émotionnel de l'année 2013, ledit long-métrage lui offrait plus spécifiquement le rôle d'une chanteuse de bluegrass -il s'agit d'une branche de la musique country fondée dans le Kentucky par Bill Monroe- qui doit faire face, avec son musicien de compagnon (bouleversant Johan Heldenbergh), à la mort de sa fille. Dotée d'une voix en or,  propice à des morceaux musicaux qui font date, Veerle Baetens livre la prestation de toute une vie. 

LES ARDENNES de Robin Pront (2015)

Trois ans après Alabama Monroe, le public retrouvait Veerle Baetens au casting du polar Les Ardennes du cinéaste belge Robin Pront, lequel reçut le Prix Sang Neuf au Festival du Film Policier de Beaune en 2016 et le Magritte du meilleur film flamand en coproduction. Adaptation de la pièce de théâtre homonyme écrite par Jeroen Perceval, ici co-auteur aussi du scénario et acteur, le long métrage en question, réaliste et intense, place la comédienne entre deux feux, dans un environnement brutal et sans concession. Le pitch ? Un cambriolage tourne au vinaigre. Un des deux frères responsables finit en taule. Le premier tombe amoureux de la petite amie (Veerle Baetens) du second. A sa sortie de prison, ce nouvel état de fait plonge les deux frangins dans un règlement de compte sans pitié. Souvent malaisant, violent par touches glaçantes, Les Ardennes permet à Veerle Baetens de montrer la grandeur de sa palette de jeu.   

AU NOM DE LA TERRE d'Edouard Bergeon (2019)

C'est en la voyant dans Alabama Monroe qu'Edouard Bergeon a eu la bonne idée de recruter Veerle Baetens pour son premier film autobiographique : Au Nom de la Terre. Touchante et empreinte d'humanité, l'actrice se glisse avec brio sous les traits de Claire Jarjeau, l'épouse d'un agriculteur interprété par Guillaume Canet et la mère d'un jeune garçon campé par Anthony Bajon. Ce drame suit, sur une quarantaine d'années, l'inéluctable déconfiture professionnelle d'un homme qui a tout donné à la terre et qui n'a fait que recevoir des coups. Parfaite en femme aimante, en pilier affectif, Baetens émeut par la façon de figurer l'impuissance d'une femme qui ne peut rien contre un engrenage de misère et de détresse mentale. Au Nom de la Terre lui rappelle par ailleurs que la France aime son aura et que le cinéma hexagonal pourra toujours compter sur son talent, qu'on espère voir s'épanouir chez bien d'autres cinéastes.  

"Au nom de la terre // VF"