Ces araignées géantes, relâchées dans la nature il y a dix ans, se multiplient en Europe - elles sont aussi grandes que la main
Impressionnantes, ces araignées ont de quoi donner des sueurs froides aux arachnophobes qui en croiseront sans doute de plus en plus.
Imaginez une araignée d'une taille atteignant celle de votre main... C'est le cas de la dolomède des marais (Dolomedes plantarius), une araignée semi-aquatique présente en Europe, y compris en France, reconnaissable à son corps brun chocolat avec des rayures crème sur les côtés. Elle se distingue par sa capacité à se déplacer sur la surface de l'eau grâce à ses longues pattes pour chasser de petites proies aquatiques comme des insectes, des têtards et même de petits poissons. Il y a une quinzaine d'années, cette espèce était en danger critique d'extinction en raison de la destruction de ses habitats naturels, notamment les zones humides. La tendance est en train de s'inverser et la population de ces araignées ne cesse de croître.
La raison de l'augmentation de ces araignées ? Des chercheurs ont mis en place un programme de conservation ambitieux. Ils ont élevé des milliers de jeunes araignées en captivité en les nourrissant à la main avec de petites mouches jusqu'à ce qu'elles atteignent une taille suffisante pour être relâchées dans des habitats restaurés. Ce programme d'élevage réalisé par le zoo de Chester a permis de renforcer les populations locales et de rétablir l'espèce dans des zones où elle avait disparu. Et son rôle écologique est essentiel, puisqu'elle contribue à réguler les populations d'insectes aquatiques et joue un rôle clé dans l'équilibre des écosystèmes.
Aujourd'hui, grâce à ces efforts, l'araignée dolomède des marais connaît une véritable renaissance au Royaume-Uni, où 10 000 femelles reproductrices ont été recensées par le RSPB (The Royal Society for the Protection of Birds). En France, bien que cette espèce soit présente, elle reste rare et localisée. Elle est particulièrement présente dans les zones humides du Nord-Pas-de-Calais où elle a été redécouverte en 2014, de la Picardie et de la Normandie. Une étude de 2016 a confirmé sa présence dans 22 départements français. Néanmoins, aucune chance d'en rencontrer une dans les logements !
Les succès britanniques offrent alors un modèle inspirant pour la conservation en Europe continentale. La restauration des zones humides et des programmes de réintroduction ciblés pourraient permettre à cette araignée géante de retrouver sa place dans nos écosystèmes, contribuant ainsi à la biodiversité et à la santé des milieux aquatiques.
